Janvier 2021, Bonne année à vous toutes et tous !
Le 23 janvier 2021 | 0 Commentaires
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Réouverture

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Les nouveautés de janvier 2021

Traditionnellement paraissent en janvier des romans importants et ce mois de janvier 2021 n’échappe pas à la règle avec la parution des nouveaux romans de nombreux auteurs que vous aimez, Tahar Ben Jelloun, Marie Ndiaye, Philippe Besson, Yasmina Khadra, Olivier Adam, Andreï Makine, Yasmina Reza et bien d’autres que nous allons vous faire découvrir dans cette nouvelle Lettre du temps Retrouvé.

Le miel et l’amertume,Tahar Ben Jelloun


Le miel et l’amertume
Tahar Ben Jelloun
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : janvier 2021
ISBN : 9782072928864, 255 pages, 21.80€

Le miel et l’amertume, aurait pu s’intituler Amertume. Bien peu de miel dans ce récit fort et captivant. Tahar Ben Jelloun décrit d’abord magnifiquement la tension et la haine qui s’installent dans un vieux couple à la suite de la mort de Samia, leur fille alors encore adolescente. Le climat, délétère, qui existe dans ce vieux couple, superbement traduit par Tahar Ben Jelloun, rappelle fortement Le chat, le puissant roman de Georges SimenonDe courts chapitres, chacun consacré à un membre de la famille, donnent au récit un rythme soutenu et créent une tension palpable. En peu de mots, simples et tranchants, Tahar Ben Jelloun décrit l’hypocrisie d’un régime, d’une société où la corruption est érigée en sytème économique. Une société pétrie de religion, mais une religion politisée et détournée de son sens :

« La religion est considérée par ces rapaces comme un pressing. Lavage à sec. Il faut juste faire un aller-retour entre Al Safa et  Al Marwa, tourner sept fois autour de la Kaaba, aller sacrifier un mouton à Minan, puis lapider Satan en lui jetant des pierres dans une bousculade où certains y laissent la vie et vous voila hadj, l’âme lavée, le corps engraissé (…) » Le miel et l’amertume, page 104.

Dans ce beau et fort récit Tahar Ben Jelloun, avec sans doute la voix du repentir d’une génération, héritière elle-même de générations successives, qui a perpétué la domination de l’homme sur la femme, parle, sans fard, du statut de la femme au Maroc. Le récit est contemporain et recoupe parfaitement ce que Leila Slimani rapporte et dénonce dans son livre Sexe et Mensonges : La Vie sexuelle au Maroc (2017, Les Arênes)D’abord la prééminence des garçons sur les filles dès la naissance; les filles sont des êtres secondaires. Dans le roman de Tahar Ben Jelloun, les parents de Samia oublient souvent son anniversaire, jamais celui de ses frères. Mais Samia, soumise n’y attache pas d’importance et se réfugie dans la poésie, celles de Gérard de Nerval et surtout la sienne; Samia, en cachette compose des poèmes. Miel et amertume décrit les rituels ancestraux, l’importance, encore aujourd’hui, de l’honneur de la famille et de l’impérieuse nécessité, pour les fiancées, de rester vierge jusqu’au mariage. Et puis la tache indélébile, l’opprobe et la damnation de celles qui sont violées et qui gardent pour elle leur douleur et la destruction de leur âme laissant leurs bourreaux dans l’impunité absolue.

La vengeance m’appartient, Marie Ndiaye


La vengeance m’appartient
Marie Ndiaye
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 7 janvier 2021
ISBN : 9782072841941, 240 pages, 21.26€

Marie Ndiaye, (Goncourt 2009 pourTrois femmes puissantes ), sait parler des femmes, traduire leurs forces et leur fragilité. Me Susane, la quarantaine, avocate, est grande, forte, physiquement et moralement. Pourtant, un souvenir d’enfance, profondément enfoui dans sa mémoire, resurgit lorsqu’elle reçoit un homme, désemparé et au comportement étrange. Cet homme, Gilles Principaux, elle est convaincue de l’avoir rencontré quand elle était enfant et que lui n’était qu’un adolescent. l’homme vient la voir pour lui demander d’assurer la défense de sa femme, épouse et mère parfaite, qui vient d’assassiner ses trois très jeunes enfants. Cette rencontre va bouleverser la vie et l’équilibre mental de Me Susane.  Tous les personnages du roman sont étranges : Sharon la petite mauricienne, immigrée sans papiers, que Me Susane a prise sous son aile, à la fois douce et prévenante, mais aussi, c’est en tout cas ce que perçoit me Susane, condescendante et méprisante à son égard. Les parents de Me Susane, aimants mais figés dans leur éducation et leurs préjugés, Rudy son ancien amant et sa petite fille Lila. Mais le personnage sans doute le plus étrange est bien Gilles Principaux. Son nom de famille n’est pas choisi au hasard. Cet homme, professeur de géographie, issu d’un « bon » milieu bordelais, est perclus de principes. Il est aussi, sous des dehors mielleux et doux, égocentrique, manipulateur et destructeur. Le climat créé par la prose de Marie Ndiaye est envoûtant. Nous sommes dans une sorte de brume permanente et il est parfois difficile de dissocier la réalité du rêve. Un fort roman sur l’emprise et la domination. PPB

L’ami arménien, Andreï Makine

L’ami arménien
Andreï Makine
Grasset
Date de parution : 6 janvier 2021
ISBN : 9782246826576 , 216 pages, 19.62€

Nous sommes dans les années cinquante dans une grande ville de Sibérie. Une poignée de militants arméniens qui, à l’occasion du cinquantenaire du massacre des leurs par les turcs, avaient tenté d’initier un mouvement de libération, ont été emprisonnés et déportés en Sibérie pour y être incarcérés dans un ancien monastère dans l’attente de leur procès. En « dépaysant l’affaire », selon l’expression judiciaire française, à 5000 kilomètres du Caucase, les autorités soviétiques s’assuraient d’une absence totale de clémence des juges. Pour ne pas les abandonner, les proches des détenus, constituant une minuscule colonie, s’installent provisoirement dans un quartier à la périphérie de la ville, le « bout du diable », un quartier fait de masures en bois et d’herbes folles, peuplés d’anciens forçats et de voyous, quartier que les habitants de la ville dénommeront le « Royaume d’Arménie ». Le narrateur, un garçon sensible de treize ans, mène une existence dure et sans pitié dans un orphelinat. À l’école il fait la connaissance de Vardan, un enfant Arménien, orphelin comme lui. Vardan est un enfant fragile, malade, mais d’une beauté sombre et fascinante. Cet enfant fait preuve d’une grande maturité, comme si, vieilli avant l’âge, il savait que son existence serait de courte durée.
Vardan apprend au narrateur à écouter, à prendre le temps de voir. Se démarquant des gamins de leur âge, pour la plupart brutaux et cruels, le narrateur découvre l’univers enchanté de Vardan, peuplé de personnages envoûtants et merveilleux, la belle Gulizar, dont le mari est emprisonné, Chamiram, la mère adoptive de Vardan et Sarven, impressionnant colosse, véritable sage et ancien combattant des guerres russes. Vardan entraine le narrateur dans une aventure merveilleuse; la quête d’un trésor. Mais pour Vardan cette aventure est tout autre qu’une histoire d’adolescent et elle aura des conséquences tragiques pour les habitants du Royaume d’Arménie. Le narrateur, grâce à la prémonition et à l’intelligence de Ronine, le professeur de mathématiques, ancien combattant manchot, qui lui aussi tombera sous le charme du Royaume, échappera au pire.
Magnifique roman sur l’adolescence qui rappelle Silbermann, de Jacques de Lacretelle, roman phare sur l’apprentissage de la vie et la persécution des êtres qui sont différents, L’ami arménien est un grand et important livre. Il est l’oeuvre de la maturité d’un grand écrivain. Écrit dans un français superbe, limpide et clair, Andreï Makine porte un regard d’une rare intelligence sur le monde et ses errements. Sans aucun doute un des grands romans de ces dernières années : à lire impérativement ! PPB

Le dernier enfant, Philippe Besson


Le dernier enfant
Philippe Besson
Julliard
Date de parution : 7 janvier 2021
ISBN : 9782260054672, 208 pages, 20.71€

Une famille comme tant d’autres, une mère entièrement dévouée à ses enfants son mari, sa maison. Anne-Marie est une femme d’intérieur parfaite et elle a élevé ses enfants avec dévotion et amour. Anne-Marie a aussi un travail, c’est une femme de notre temps bien sûr, mais même quand elle fait son métier de caissière, concentrée sur les « bips », elle pense à ses enfants, sa maison, son mari. Aujourd’hui c’est dimanche, Théo, le dernier de ses poussins, va partir, quitter le nid pour s’installer dans un studio près de son université. Philippe Besson décrit avec des mots simples, des mots de tous les jours, comment le monde peut tout d’un coup s’effondrer, le sol se dérober sous vos pieds. Il décrit la douleur sourde de cette mère qui se retrouve face au vide, face au silence. Patrick, son mari, taiseux mais aimant, ses grands enfants partis et finalement peu compatissants, une voisine qui tente maladroitement de lui remonter le moral, rien ne peut combler cette sensation vertigineuse de vide. Alors Anne-Marie se remémore les jours heureux avec Théo, des jours qui ne reviendront plus. À partir d’une situation somme toute banale, Philippe Besson construit un drame, qui se déroule sur une journée comme une tragédie grecque, un vrai drame avec son épilogue. Certaines mamans se retrouveront sans doute dans le personnage d’Anne-Marie, une maman-poule plus vraie que nature. PPB

Le sel de tous les oublis, Yasmina Khadra

Le sel de tous les oublis
Yasmina Khadra
Julliard
Date de parution : 6 janvier 2021
ISBN : 9782260054535, 256 pages, 20.71€

Nous attendions la suite et deuxième tome de la trilogie marocaine commencée avec L’outrage fait à Sarah Ikker et c’est avec un nouveau roman, cette fois sur l’Algérie, que nous revient Yasmina Khadra avec un roman ayant à nouveau pour thème la femme et la condition féminine au Maghreb. Nous sommes dans les années soixante, en Algérie, Ahmed Ben Bella est au pourvoir et n’a pas encore été renversé par son vice premier ministre, Houari Boumédienne, en 1965. Le FLN domine le pays et les commissaires politiques y font la loi. Dans la première partie du roman Adem Naït-Gacem, abandonné par sa femme qui l’a quitté pour vivre avec un autre homme, trahi et meurtri, désespéré, fuit son village où il était instituteur et part au hasard des chemins. Il y rencontre Mika, un nain sympathique qui deviendra son Sancho Panza; dans la deuxième partie du roman Adem est en prise avec un horrible commissaire politique, sadique et profiteur qui terrorise un fermier, invalide, dont il brigue la terre. Adem l’aidera à sauver sa ferme mais tombera amoureux d’Hadda, la femme du fermier. Yasmina Khadra est un conteur. Il sait donner vie à ses personnages et aux décors qui les entourent. Vous serez, surtout dans la deuxième partie, emporté rapidement par L’histoire d’Adem, sa lutte contre le pouvoir pour les beaux yeux d’une femme qu’il n’a pas le droit d’aimer. PPB

« J’ai pour les femmes la plus grande des admirations. Les hommes qui déprécient la portée de la générosité de la femme sont des hommes qui passent à côté de leur vie, comme Adem. » Yasmina Khadra (Entretien avec Éric Clément, pour La Presse, 13 décembre 2020)

Tout peut s’oublier, Olivier Adam


Tout peut s’oublier
Olivier Adam
Flammarion
Date de parution : 6 janvier 2021
ISBN : 9782080233868, 272 pages, 21.80€

Les fans et admiratrices d’Olivier Adam retrouveront avec plaisir sa prose fluide. Ce nouveau roman est consacré à la fois au thème de la disparition et au Japon. Dans un récit habilement construit, Olivier Adam raconte plusieurs histoires parallèles, histoires de disparitions, l’une d’une jeune femme française dans les forêts de Sagano, l’autre d’un fils qui coupe les ponts avec sa famille par idéologie et enfin disparition d’une femme et de son enfant. Cette dernière disparition, volontaire, est au centre du roman. Jun, une jeune japonaise, est séparée de Nathan, le père de leur enfant. Nathan est un des personnages récurrents des romans d’Olivier Adam, un homme sensible, rêveur, en marge du monde, fragile et abandonné par les femmes qu’il aime éperdument. Jun quitte soudainement la France avec leur fils, et retourne au Japon.  Nathan part alors à sa recherche et est confronté, comme les frères de la jeune française disparue, à l’incompréhension et à la dureté du sytème judiciaire et policier japonais. PPB

Serge, Yasmina Reza


Serge
Yasmina Reza
Flammarion
Date de parution : 6 janvier 2021
ISBN : 9782080235930, 240 pages, 21.80€

« Chez ma mère, sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés l’un sur l’autre dans une brouette. C’est comme si on nous avait poussés dedans à une vitesse vertigineuse et qu’on nous avait versés dans le temps. » Serge, Yasmina Reza

Yasmina Reza avec Serge, dresse le portrait drôle et sensible, parfois émouvant, d’une famille juive d’aujourd’hui, une famille qui lutte avec ses contradictions, le poids du lourd souvenir, de la mémoire de la Shoah, mais aussi du poids d’une forte identité juive. Avec sa verve habituelle et un art rompu de la construction d’une histoire, Yasmina Reza nous raconte ces histoires de famille qui par bien des cotés sont aussi les histoires, classiques, de nos familles. Il y a de l’Albert Cohen dans ce roman, certes dans un style bien différent, qui nous fait connaitre tout un petit monde, drôle et finalement familier. Avec la célébrissime pièce de théâtre Art, bien sûr, mais aussi Babylonne, pour lequel elle avait reçu le prix Renaudot en 2016, Yasmina Reza avait démontré à quel point elle maitrisait l’art du dialogue, Serge en est à nouveau l’illustration. PPB

Marina A, Éric Fottorino


Marina A
Éric Fottorino
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 7 janvier 2021
ISBN : 97820728552152, 176 pages, 17.44€

À l’approche de Noël 2018, le docteur Paul Gachet emmène sa femme et sa fille à la découverte de Florence. Alors qu’il brûle de leur faire découvrir les Botticelli, les charmes de la vieille ville et du fleuve Arno, leur séjour est perturbé par l’apparition d’une performeuse serbe, Marina Abramovic, à travers les rues de la cité jusqu’aux salles du Palazzo Strozzi. Qui est cette femme soudain omniprésente qui bouleverse tous les repères de Paul Gachet et des siens, malmenant son propre corps pour parler à une humanité sourde et défaillante ? Chirurgien-orthopédiste, Paul Gachet répugne aux mutilations de l’artiste. Mais il est malgré lui envoûté par son univers qui, s’éloignant peu à peu d’une violence gratuite en apparence, exprime une recherche d’harmonie avec l’autre, en particulier avec son compagnon Ulay qu’elle enlace à l’étouffer avant de nouer sa chevelure à la sienne ou d’exposer son cœur à la flèche de son arc. Deux ans après cette apparition florentine, Paul Gachet tombe par hasard sur une photo ancienne de Marina A et d’Ulay intitulée L’impossible rapprochement. Prise en 1983 à Bangkok, elle montre deux êtres qui voudraient se toucher mais en sont mystérieusement empêchés et doivent rester à distance l’un de l’autre. Alors qu’éclate la pandémie planétaire, Paul Gachet comprend que les manifestations de cet art étaient une forme d’alerte dont il saisit enfin toute l’importance. Une incitation à protéger l’autre, à refonder nos sociétés sur ces deux petits mots : « après vous ». (Note de l’éditeur)

Essais

Funambule majuscule, lettre de Guy Boley à Pierre Michon suivi de la réponse de Pierre Michon,


Funambule majuscule, lettre à Pierre Michon,
suivi de la réponse de Pierre Michon
Guy Boley
Grasset
Date de parution : 6 janvier 2021
ISBN : 9782246825609, 64 pages, 7.85€

Beaucoup d’entre vous ont aimé Fils du feu et Quand Dieu boxait en amateur de Guy Boley. Vous serez donc sans doute intéressé par cette lettre qu’il a écrite à Pierre Michon, auteur des magnifiques et très célébrées Vies minuscules . Lettre intime et véritable déclaration au philosophe, Guy Boley révèle aussi dans cette lettre beaucoup de lui-même. La réponse de Pierre Michon à la lettre de Guy Boley est également contenue dans cet ouvrage. PPB

Avant d’écrire, Guy Boley a lu, énormément, en vrac et à l’emporte-pièce, comme tout autodidacte. Puis, un jour, un livre de Pierre Michon, Vies minuscules. Ebloui par ce texte, il est allé le rencontrer, il y a plus de trente ans, dans une librairie, lors d’une séance de signatures. Ils sont devenus amis. Quelques années plus tard, il lui écrit cette lettre, hommage non idolâtre dans lequel il  compare le métier d’écrivain à celui qui fut le sien des années durant : funambule. Qu’ont en commun l’auteur et l’acrobate ? Presque tout de ce qui rend la vie séduisante, dont ceci : chacun doit affronter le vertige, le vide, et le risque de la chute. Parce qu’il a su braver la peur et se relever après s’être brisé maintes fois, Pierre Michon mérite, aux yeux de Guy Boley, le titre de Funambule Majuscule. (…) (Note de l’éditeur)

À la recherche de l’autre temps, Daniel Sibony

À la recherche de l’autre temps
Daniel Sibony
Odile Jacob
Date de parution : 12 novembre 2020
ISBN : 9782738152824, 272 pages, 26.04€

Le temps : quoi de plus familier ? quoi de plus insaisissable ? Daniel Sibony en donne dans ce livre des aperçus pénétrants. Il est question du temps complexe et rationalisé de la physique ou de la métaphysique, abordées sans lourdeur, mais non sans payer son tribut au mystère. Il est question aussi du temps de la mémoire et de la nostalgie, cet « effort pour remonter le désir épuisé vers les lieux d’autrefois où il était plein de lui-même ; comme des poissons remontent le flux vers des lieux où se reproduire ». Au fil des pages, Daniel Sibony dit la place qu’occupe le temps dans nos vies : chacun est concerné, entre le désir de « prendre son temps », la crainte d’être « pris » par le temps et l’angoisse de vieillir. Le propos est riche des multiples ressources de l’auteur : mathématicien, physicien, théologien, psychanalyste exposant des cas très parlants. Avec un art consommé du verbe, il exploite en virtuose la façon propre qu’a le langage d’ensemencer et d’éclairer la réflexion. Rien d’étonnant si, dans sa préface, le grand mathématicien Alain Connes invite à lui prêter « la plus grande attention ». (Note de l’éditeur)

Daniel Sibony est psychanalyste et écrivain. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages dont, aux éditions Odile Jacob, Don de soi ou partage de soi ?, Lectures bibliques, De l’identité à l’existence et, plus récemment Le Grand Malentendu. Islam, Israël, Occident.

Bandes dessinées : Les recommandations de Tiphaine Hubert, libraire au Temps Retrouvé

L’âge d’or, en deux volumes, Cyril Pedrosa et Roxane Moreil
(à partir de 15 ans)


L’âge d’or
Cyril Pedrosa et Roxane Moreil
Dupuis, Collection Aire Libre
Dates de parution : volume 1, 7 septembre 2018  et volume 2, 6 novembre 2020
Tome 1; ISBN : 9791034730353, 232 pages, 34.88€
Tome 2; ISBN : 9791034732647,192 pages, 34.88€Voici enfin en librairie la suite des aventures de Tilda, la princesse en fuite de l’ Age d’or, dessiné par Cyril Pedrosa et scénarisé par Roxanne Moreil. Dans ce diptyque, les deux auteurs revisitent l’épopée médiévale fantastique, en deux gros albums hautement colorés. Si le premier tome se déroulait avec la lenteur de l’errance, ce sont les batailles qui rythment celui-ci. Un tome plus énergique, donc, mais tout aussi beau et qui a le grand mérite de refermer toutes les intrigues scénaristes lancées dans un premier tome très riche. Ce qui se joue entre ces presque 500 pages, c’est le retour à l’âge d’or : un temps où tout n’était pas que lutte de pouvoir. Certainement une des œuvres graphiques les plus importantes de ces dernières années. Tiphaine Hubert

Le dégât des eaux, Pauline Delabroy-Allard et Camille Jourdy (à partir de 5 ans)

Le dégât des eaux
Pauline Delabroy-Allard et Camille Jourdy
Editions Thierry Magnier
Date de parution : 28 octobre 2020
EAN : 9791035203863, 36 pages, 16.24€

Quel fabuleux duo nous offre cet album jeunesse ! Camille Jourdy est connue pour ses bandes dessinée pour adultes, comme Rosalie Blum mais aussi Les Vermeilles, pépite au salon du livre jeunesse et de la presse de Montreuil en 2019. Pauline Delabroy Allard est l’autrice du très remarqué premier roman Ça raconte Sarah paru en 2018.

Dans le dégât des eaux, nous suivons le petit Nino qui, accompagné de son doudou baleine, va tomber dans la machine à laver pour vivre une grande aventure qui va le mener jusqu’à Venise durant une course de gondoles… Le texte est joliment travaillé, le dessin incroyablement fouillé. Les talents de ces deux merveilleuses artistes combinés donnent un album d’une douceur incomparable et dont l’onirisme ne sera pas sans rappeler l’éternel Max et les Maximonstres ou encore Alice au Pays des Merveilles. Une -grande- lecture que nous conseillons à partir de 4 ans.  Tiphaine Hubert

Bonne année et bonne lecture !

L’équipe du Temps Retrouvé

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