La Lettre d’octobre 2023 Rentrée littéraire (suite)
Le 17 octobre 2023 | 0 Commentaires

L’événement littéraire de ce mois d’octobre, c’est la parution de La danseuse de Patrick Modiano. Ce nouveau roman, qui diffère de ses deux derniers livres par le style et la construction, enchantera les admirateurs de l’écrivain, dont je suis, et pourra peut-être conquérir ceux qui ne le sont pas encore. Autre événement, la sortie prochaine, le 26 octobre, du nouvel Astérix, L’Iris blanc, avec  Fabcaro comme scénariste. Nous avons aussi lu pour vous d’autres livres de la rentrée littéraire qui, nous l’espérons, vous séduiront.
Et puis, pour essayer d’apporter un peu de sagesse dans le débat sur l’atroce conflit isréalo-palestinien, nous vous suggérons la lecture de Des mille et une façons d’être juif ou musulman, un livre écrit par Delphine Horvilleur et Rachid Benzine.
Côté bandes dessinées, parce que le dessin est, encore et toujours, un des meilleurs moyens de contestation, nous avons souhaité mettre en avant un album de bandes dessinées qui, sous la direction de Marjane Satrapi, réunit de célèbres auteurs de BD qui dénoncent l’oppression des femmes en Iran.
Bonne lecture !

Suite inoubliable, Akira Mizubayashi

Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 17 août 2023
ISBN : 9782073032119, 256 pages, 23.00€

« Elle était saisie par une sensation puissante, celle de se glisser dans son corps de petite fille, celle de retrouver l’acuité de son ouïe juvénile : elle ré-entendait les pépiements des oiseaux qu’elle avait entendus ce jour-là, à ce moment-là, s’élevant doucement du violoncelle de son onii-chan vers la cime des arbres environnants. » P. 218

Beaucoup d’entre vous ont été charmés et touchés par Âme brisée (Gallimard, 2020, Prix des libraires 2020). L’âme évoquée par Mizunayashi, c’est ce petit bâtonnet de bois qui se trouve entre le fond et la table d’harmonie d’un violon. Âme brisée racontait l’histoire d’un enfant traumatisé pour avoir vu son père, violoniste, brutalisé et arrêté par les soldats japonais, après que son violon a été piétiné par un sous-officier nippon. L’événement se déroulait en 1938, à l’époque de l’invasion de la Chine par les Japonais. Suite inoubliable est la suite d’Âme brisée. Vous y retrouverez les mêmes protagonistes et saurez comment le violon brisé a retrouvé son âme. Suite inoubliable est composée comme une danse baroque : Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuet et Gigue se succèdent, chaque danse formant un chapitre. Le prélude et l’Allemande se déroulent de 1931 à 1945, la période terrible du nationalisme. Les mouvements suivants se passent tantôt à notre époque tantôt dans le passé. Un livre superbe sur l’amitié, l’amour, et aussi une ode à Bach et à la musique de chambre. Un livre apaisant qui vous fera du bien.
Pierre-Pascal Bruneau

Vie et mort de Vernon Sullivan, Dimitri Kantcheloff   

Finitudes
Date de parution: 22 août 2023
ISBN : 9782363391940, 168 pages, 20.12€

« [Boris] n’est pas à plaindre non plus, particulièrement depuis qu’il fait la une des journaux. ses virées nocturnes sont l’occasion de croiser nombre de ces jeunes femmes libres comme peuvent l’être les existentialistes, (…) séduites par son charme étrange. Elles lui trouvent le visage extraordinaire d’un ange, les yeux bleus d’un prince et la pâleur d’un poète, se disputent avec gaieté un peu de son attention et un bout de son sourire. » p.48

Dès les premières lignes, le ton est donné : il s’agit de raconter la vie d’un homme qui vécut « épisodiquement » ou, peut-être, n’existait même pas, ou plutôt, qui exista trop ! En réalité, nous le savons, Vernon Sullivan est le double que Boris Vian s’était inventé afin de livrer à son ami éditeur, au bord de la faillite, « un best-seller ! ».  Ce qui rend le roman de Dimitri Kantcheloff captivant, c’est sans doute le rythme, très « bebop », de la narration. L’auteur nous plonge avec brio dans l’atmosphère, enfumée, des caves et bistrots de Saint-Germain-des-Prés, après-guerre. On y croise Queneau, Sartre, toute la joyeuse bande et on entend des airs de jazz, qui n’étaient pas encore des classiques ! Vian, bien sûr, est un des meneurs de la fête : cocktails, trompette, jolies filles, canulars, jeux de mots et pseudonymes, vie de famille… tout y est. L’auteur révèle aussi une facette moins connue, celle des insomnies, des doutes, celle d’un hyperactif qui doit vivre vite, avant que la maladie ne gagne le combat. Ce très plaisant récit, vif, drôle et grave, offre au lecteur comme une parenthèse hors du temps : une plongée dans le monde des zazousCe texte virevoltant ravira les amateurs de l’œuvre de Boris Vian et, sans aucun doute, éveillera la curiosité des autres !
Véronique Fouminet

La danseuse, Patrick Modiano

Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 5 octobre 2023
ISBN : 9782073036742, 112 pages, 17.40€

« À partir du moment où elle avait commencé les cours de danse, les premières années de sa vie s’étaient effacées comme un mauvais brouillon. Elle avait eu l’impression de naître une seconde fois. Ou plutôt, c’est à ce moment-là qu’avait eu lieu sa vraie naissance. » 
pp 57-58

Patrick Modiano a souvent dit qu’il écrivait toujours le même livre. C’est vrai. Ici encore le narrateur part à la recherche d’une femme qu’il a connue dans un passé lointain. Mais, avec La danseuse, nous quittons les brouillards et le monde déconstruit, le monde presque parallèle, d’Encre sympathique (Gallimard, 2019) ou de Chevreuse (Gallimard, 2021). L’écriture et la construction de l’histoire, sa narration, ont ici une cohérence, une absence de ruptures, qui constituent un changement dans l’écriture de Modiano. L’écriture de La danseuse est proche de celle de ses premiers livres, Place de l’étoile ou Rue des boutiques obscures. Mais elle est plus dépouillée, plus claire. Cependant, ce dépouillement, ne nuit pas, bien au contraire, à la musique des mots et des phrases, à ce qui fait la beauté et le charme des livres de Modiano. Son évocation de la mémoire en est un exemple. Il dit ainsi, en peu de mots, ce que sont ces instants où notre passé surgit sans crier gare, cette mémoire involontaire, celle qui est si chère à Proust : « Voila qu’un instant du passé s’incruste dans la mémoire comme un éclat de lumière qui vous parvient d’une étoile que l’on croit morte depuis longtemps ».
La danseuse, 
de Patrick Modiano un grand et rare moment de lecture.
Pierre-Pascal Bruneau

Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea, prix du roman FNAC
          
L’iconoclaste
Date de parution : 17 août 2023
ISBN : 9782378803759, 580 pages, 25.88€

« Elle me tendit la main, et je la pris. Comme ça, franchissant d’un seul pas d’insondables abîmes de conventions, d’empêchements de classe. Viola me tendit la main et je la pris, un exploit dont personne ne parla jamais, une révolution muette. Viola me tendit la main et je la pris, et c’est à cet instant précis que je devins sculpteur. » p.59

Tous les libraires en parlent… ils ont raison !
Nous sommes en 1986, dans une abbaye, en Italie, un homme va mourir. Cet homme, c’est Michelangelo Vitaliani ; avant de partir, il se souvient. Ainsi s’ouvre le récit de la vie tumultueuse d’un sculpteur de génie, qui, né pauvre et nain, n’était pourtant pas destiné à une telle réussite. Envoyé en Italie à la mort de son père, Michelangelo, dit Mimo, se retrouve, à douze ans, apprenti d’un oncle, certes sculpteur mais ivrogne et peu affecteux. Une rencontre fait basculer son destin, celle de Viola Orsini, étonnante fille de grande famille. C’est un véritable coup de foudre amical qui lie pour toujours les deux êtres. Elle devient son guide. Tous deux rêvent de liberté, de création, pour lui, d’indépendance et d’expériences savantes, pour elle. Que faire de son talent ? Comment être une femme libre ? Jean-Baptiste Andrea nous livre une magnifique fresque de l’Italie au vingtième siècle, mais aussi une poignante histoire d’amité. Le lecteur suit avec plaisir, parfois inquiétude, l’évolution des personnages, aussi attachants l’un que l’autre. L’une des raisons du succès de ce roman tient sans doute au rythme de la narration, menée de main de maître, mêlant habilement les époques. Une autre raison est le style, raffiné, élégant de l’auteur qui alterne avec les remarques piquantes, drôles, vives de ses personnages. Un véritable régal !
Véronique Fouminet
 
Comédie d’automne, Jean Rouaud

Grasset
Date de parution : 30 août 2023
ISBN : 9782246803829, 288 pages, 24.00€

« Il (Jérome Lindon) m’expliqua plus tard que la marge de progression n’était pas la même selon qu’on avait trente ou soixante ans, et que ce n’était pas sans importance. L’intérêt et la grandeur de son métier, ce n’était pas de publier un livre mais de découvrir un auteur, et d’un auteur on attend une œuvre, c’est à dire un déploiement, un paysage, un panorama dont on suivra l’évolution comme un récit dans le récit. » p.61Comédie d’automne, c’est l’histoire d’un premier roman et d’un prix Goncourt. Jean Rouaud raconte comment sa vie a basculé le jour où son manuscrit, Les champs d’honneur, a été lu par Jérôme Lindon. Nous savions que Jean Rouaud avait été « kiosquier » et que son premier roman avait reçu le Goncourt. Comédie d’automne raconte cette aventure incroyable, aventure à laquelle rien ne l’avait préparé. C’est un régal de découvrir comment Jérôme Lindon s’empare d’un livre et en « fait » un Goncourt. La spirale, vraiment infernale, dans laquelle l’auteur est emporté, de plateaux de télévision en entretiens pour la radio, le dessaisit de son livre. Plus encore, l’auteur est dessaisi de sa vraie identité, comme s’il était réinventé, pour que, malgré lui, il soit, aux yeux du public, celui que la presse souhaite voir. Le Goncourt lui a été attribué en 1990, mais il est probable que rien n’a vraiment changé depuis dans le monde des prix littéraires. Pourtant le monde de la littérature n’est pas, loin s’en faut, que commerce et argent. Jean Rouaud parle ainsi du bien que lui apportent la lecture et les livres. Cette aventure lui a aussi permis de faire de belles rencontres, comme celle de Robert Doisneau ou de Bernard Rapp, rencontres qui ont, en bien, changé sa vie.
Pierre-Pascal Bruneau

Ps. Lire aussi Les Éditions de Minuit 1942-1955, dAnne Simonin, (Éditions Imec) et le très bon livre de Benoît Peeters, Robbe-Grillet. L’aventure du Nouveau Roman, dans lequel Les Éditons de Minuit et Jérôme Lindon ont une large part  (Flammarion)

James Brown mettait des bigoudis, Yasmina Reza

Flammarion
Date de parution : 30 août 2023
ISBN : 9782080431172, 112 pages, 16.10€

 » Je roule de façon à ne pas freiner. C’est une question qui ne relève pas de la conduite mais d’une esthétique générale. Freiner c’est capituler. Lorsqu’un feu passe au rouge, je lève le pied, j’abandonne le moteur à lui-même pour qu’il vienne doucement s’évanouir. Précision, sens de l’énergie. » p.29

Yasmina Reza sait écrire pour le théâtre. Reprenant l’idée décalée, comme l’a fait avant elle Boris Vian (L’automne à Pékin), le titre loufoque de la pièce, James Brown mettait des bigoudis, n’a rien à voir avec l’histoire que nous raconte Yasmina Reza. Si une star y joue un rôle central ce n’est pas James Brown mais Céline Dion à laquelle le jeune Jacob Hunter, au grand dam de ses parents, s’identifie totalement. Bien construite, la pièce campe des personnages crédibles et incarnés. À partir d’un sujet original, Yasmina Reza traite avec talent, et souvent avec humour, des questions très actuelles de l’identité, du genre et de l’inclusion sociale.
Pierre-Pascal Bruneau

Le Château des rentiers, Agnès Desarthe

Éditions de l’Olivier
Date de parution : 18 août 2023
ISBN : 9782823619515, 224 pages, 22.43€

« Elle raconte alors que, dans les mois qui ont suivi la fin de la guerre, des amis revenaient, assurant ma mère que l’on pouvait toujours espérer, dans la mesure où l’on ne savait pas. » p.97

Pour certains d’entre nous le Château des rentiers est le surnom donné à la Brigade Financière de la PJ parisienne parce qu’elle a été longtemps logée à cette adresse. Le livre d’Agnès Desarthe n’a rien à voir avec la PJ. Ce sont ses grands-parents, Boris et Tsila, qui y ont habité, au huitième étage d’une tour sans âme. Pourtant Boris et Tsila en ont une, bien belle, pleine d’utopie et de rêves. Dans leur appartement de la rue du Château des Rentiers, les grands-parents de l’autrice, tous deux juifs originaires d’Europe centrale, ont créé une communauté, véritable phalanstère au sein duquel les gens vivaient en marge de la société, pauvres mais, manifestement, heureux. Les personnages d’Agnès Desarthe nous donnent une leçon de vie, montrant que la joie de vivre et le bonheur n’ont finalement pas grand chose à voir avec la réussite sociale, au sens bourgeois du terme. Et si la vraie réussite sociale c’était cela, vivre libres, vivre généreusement, comme l’ont fait
Boris et Tsila ?
Pierre-Pascal Bruneau

Proust, roman familial, Laure Murat


« Un monde où tout se tient et où tout le monde se tient. Tenir, tenir son rang, c’est le verbe étalon, qui s’applique à la langue, à laquelle on demande d’abord de la tenue, comme on est censé savoir tenir son cheval. Cependant, (…) , le monde si composé de la noblesse masque mal la réalité affleurant sous la couche superficielle et brillante. Cette réalité, c’est le vide.  » pp.18 et 19

Laure Marie Caroline Murat, Princesse Murat, est la descendante en droite ligne du Prince Murat, né Joachim Murat, maréchal de France, formidable soldat, connu pour ses célèbres charges. D’un courage sans pareil, il menait, toujours en tête, ses cavaliers, sabre au clair, à un train d’enfer. Comme dit le proverbe, « bon sang ne saurait mentir ». Laure Murat, a, comme l’on disait jadis, « de la branche », marque d’une certaine élégance et de l’appartenance à l’aristocratie. Mais cette aristocratie lui pèse, car ces codes, cette étiquette, cette éducation, ne sont qu’un cache-misère du vide. Personne, mieux que Marcel Proust, n’a décrit la vacuité et la prétention de certains aristocrates. Pourtant ce monde et les codes de cette aristocratie en déclin l’ont fasciné. Jusqu’à son dernier souffle, il en décrira les rouages. La Recherche, Laure Murat en est imprégnée dès l’enfance. Les personnages de Proust font ainsi partie, au quotidien, du langage familial. Malgré cette immersion précoce, elle ne découvre la Recherche que plus tard, à vingt ans, et c’est la révélation. Elle comprend alors, non seulement ce qu’est réellement son milieu social, mais aussi qu’elle doit s’en détacher : « Proust ne m’a pas seulement décillée sur mon milieu d’origine. Il m’a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d’émancipation de la littérature ». Une vision intéressante de l’univers proustien, raconté, avec un siècle de décalage, par un de ses personnages.
Pierre-Pascal Bruneau

Kaboul Beauté Institut, Frishta Amini et Anne Chaon  

Michel Lafon
Date de parution : 21 septembre 2023
ISBN : 9782749954875, 208 pages, 21.79€

  » Quel est le but de toute cette répression ? Ces lois rétrogrades n’ont rien à voir avec l’islam, elles dépassent même les conventions les plus archaïques du mode de vie afghan traditionnel. Dans les villages, des « barbes blanches », ces hommes âgés considérés comme des sages et qui inspirent le respect, ont tenté parfois d’intercéder auprès des talibans, essayant de les convaincre de rouvrir les écoles aux filles en se portant garant du respect d’une stricte ségrégation. En vain, souvent.  » p. 197

Un institut de beauté… n’est-ce pas un peu futile ? Pas du tout ! Ce lieu était l’ultime refuge des femmes afghanes. Frishta est une jeune fille à l’esprit libre, aimée par ses parents et sa fratrie. Elevée au Pakistan, où ses parents avaient fui le régime, elle voit son pays s’ouvrir et croit à un avenir là-bas. Sous son impulsion, la famille retourne donc à Kaboul. Là, elle accomplit son rêve et, grâce à son salaire, soutient sa famille : elle est esthéticienne. Mais l’Histoire percute sa jolie histoire : les talibans sont de retour ! Le gouvernement en place fuit, la communauté internationale aussi. Il faut désormais se voiler, se cacher, n’être vivante que protégée par la lourde tenture du salon. Frishta s’efforce de continuer à vivre, ne veut pas croire à la violence du danger, continue à affirmer sa liberté. Mais la peur est trop grande, la volonté d’effacement des femmes trop vive. Heureusement, une rencontre avec une journaliste française va permettre de rêver à nouveau à un avenir meilleur. Frishta raconte son parcours dans ce récit simple, touchant, étonnamment apaisé, empli d’un fol espoir. Un témoignage utile pour comprendre et nous rappeler notre chance de pouvoir penser qu’un salon de beauté ne relève que de la futilité.
Véronique Fouminet

Essais

Des mille et une façons d’être juif ou musulman, Delphine Horvilleur et Rachid Benzine

Points, collection Points Sagesses
Date de parution : 6 juin 2019 (Points) et 19 octobre 2017 (Seuil)
ISBN : 9782757878279, 256 pages, 10.24€

L’une est rabbin, l’autre est islamologue. L’une est femme, l’autre homme. Juive ou musulman, nous le sommes chacun de manière singulière… Il y a mille et une façons d’être juif ou musulman ! Mais nous avons tous deux compris que la Bible et le Coran n’étaient pas étrangers l’un à l’autre. Et, tous deux, nous revendiquons la liberté de la recherche et de la parole religieuses : une liberté responsable, qui assume les questions et affronte les conflits pour déjouer les pièges du fondamentalisme et d’une certaine tradition, repliée sur ses origines. Car – nous en sommes convaincus – être « héritier » ne consiste pas à reproduire ce qui a été reçu, mais à le renouveler. D.H. et R.B.

Delphine Horvilleur est rabbin. Elle a publié En tenue d’ÈveComment les rabbins font des enfants et Réflexions sur la question antisémite (Grasset, 2013, 2015 et 2019).

Rachid Benzine est islamologue. Il a notamment publié Les Nouveaux Penseurs de l’islam (Albin Michel, 2004) et Lettres à Nour (Points, 2019).
 

Bandes dessinées

Femme vie liberté
Ouvrage collectif sous la direction de Marjane Satrapi avec
Joann Sfar – Coco – Mana Neyestani – Catel – Pascal Rabaté – Patricia Bolanos – Paco Roca – Bahareh Akrami – Hippolyte – Shabnam Adiban – Lewis Trondheim – Deloupy – Touka Neyestani – Bee – Winshluss – Nicolas Wild – Hamoun


Éditions de L’Iconoclaste
Date de parution : 14 septembre 2023
ISBN :  9782378803780, 271 pages, 36.80€

Femme, vie, liberté : avoir vingt ans en Iran et mourir pour le droit des femmes.
Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa Amini succombe aux coups de la police des mœurs parce qu’elle n’avait pas « bien » porté son voile. Son décès soulève une vague de protestations dans l’ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent. Marjane Satrapi a réuni trois spécialistes : Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet événement majeur pour l’Iran, et pour nous toutes et nous tous. (Note de l’éditeur)
 

L’iris Blanc, Fabcaro et Didier Conrad, à paraître le 26 octobre 2026


Les Éditions Albert René
Date de parution : 26 octobre 2023
ISBN : F052488039, 48 pages, 12.00€

Les secrets des druides sur l’album
Le scénariste Fabcaro nous en dit un peu plus sur ce nouvel album et ce titre énigmatique :« L’Iris blanc est le nom d’une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps romains autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin… La planche annonce publiée en décembre vous a d’ailleurs donné un avant-goût de ses effets ! Je cherchais un titre dans l’esprit de Goscinny et Uderzo où le thème est souvent incarné dans un objet physique ou une personne (Le Chaudron, Le Devin, Le Grand fossé, Le Bouclier Arverne, La Serpe d’or…). Ici, l’iris est le symbole la bienveillance et de l’épanouissement, ou c’est tout du moins ce que l’on espère… » (Note de l’éditeur)

Romans Jeunesse

L’âge au fond des verres, Claire Castillon  

Gallimard Jeunesse
Date de parution :  28 janvier 2023
ISBN : 9782075143684, 176 pages, 13.80€

 » J’ai la chance d’avoir deux parents formidables, deux vieux parents, certes, mais formidables quand-même. Et une bande d’amis qui s’installe. Il suffisait que j’aie le courage de remettre les pendules à l’heure. Fuir parfois pour ne pas pleurer, je sais faire. Changer de peau, c’est mon métier. Mais il serait temps que j’apprenne à stopper les drames intérieurs. Je verrai ça au deuxième trimestre… » p.156

Guilène a onze ans et entre en sixième ; voilà une étape importante ! Elle est une petite fille heureuse, enfant unique choyée par ses parents et guidée dans ce nouvel univers par sa meilleure amie, Cléa. Seule ombre au tableau : une tyrannique professeure de mathématiques. Rapidement, Guilène se rend compte de sa différence : ses parents sont plus âgés que ceux de ses amis ! Déchirée entre deux loyautés, celle qu’elle ressent envers sa famille et celle qu’elle croit devoir au groupe, Guilène devient une héroïne fort attachante. Encore une chronique pour enfants sages ? Non, l’intérêt de ce roman réside dans la justesse de l’analyse et la qualité de la plume de Claire Castillon, aussi drôle et piquante que lorsqu’elle s’adresse aux adultes. Elle sait rendre compte avec finesse du rite de passage que constitue l’entrée au collège, la prise de conscience des différences sociales et du pouvoir du groupe. Ce roman émouvant qui appelle à regarder au-delà des apparences ravira autant les jeunes lecteurs que les adultes qui les accompagneront.
Véronique Fouminet

Dédicace et rencontre

Entretien
 

Colombe Schneck

 
Le jeudi 2 novembre 2023 

À 19 :00 heures

Museum ‘t Kromhout


Ingang Kruithuisstraat 25, 1018 WJ Amsterdam
(Tram 7 / halte Hoogte Kadijk )

Un entretien avec Pierre-Pascal Bruneau de la librairie française
Le Temps Retrouvé

Een interview met Pierre-Pascal Bruneau (in het Frans) van de Franse boekhandel 
Le Temps Retrouvé


Cette soirée est organisée par l’Institut français NL et la librairie Le Temps Retrouvé en association avec la fondation de L’Échappée Belle et avec le soutien du programme Nouvelles Voix dans le cadre des tournées d’auteurs « Détour(s) » du réseau français aux Pays-Bas.

Deze avond wordt georganiseerd door het Institut français NL en boekhandel Le Temps Retrouvé Le Temps Retrouvé in samenwerking met de stichting l’Échappée Belle met steun van het programma Nouvelles Voix als onderdeel van de « Détour(s) » auteursreizen georganiseerd door het Franse netwerk in Nederland. 

Colombe Schneck : le charme discret de la bourgeoisie 
Jérome Lindon, le génial directeur des Éditions de Minuit, disait que ce que l’on attend d’un auteur « c’est une œuvre, c’est à dire un déploiement, un paysage, un panorama dont on suivra l’évolution comme un récit dans le récit ».

Les quinze livres de Colombe Schneck constituent en ce sens une œuvre à part entière. Les récits d’autofiction y prédominent. Le paysage, le panorama qu’elle nous donne à voir, est, comme Sagan avant elle, celui d’une classe sociale de privilégiés, un microcosme avec ses codes et ses règles. Cette bourgeoisie, Colombe Schneck en dissèque les rouages, les habitudes et les tics, avec une précision « proustienne ». Cependant le regard qu’elle porte sur cette classe sociale, classe à laquelle elle appartient, s’il ne manque pas de tendresse et d’indulgence, est aussi critique. Il n’y a ni complaisance ni concession dans son analyse. Décadence et patriarcat ne sont pas admissibles pour Colombe Schneck, car son combat principal c’est le droit des femmes et leur liberté. Pour autant, dit-elle, c’est bien son appartenance à cette classe sociale qui l’a fait douter de sa capacité à porter ce regard critique. De même, elle doute de son habilité à parler de sujets graves qui la touchent profondément comme la Shoa ou l’avortement.

Dix-sept ans (Grasset, 2015), histoire d’un avortement, dont elle puise le courage de parler à la lecture de  Lévénement, le roman d’Annie Ernaux, ou encore Deux petites bourgeoises (Stock, 2021), parlent avec justesse de l’amitié, de l’amour et du poids du regard des autres. Colombe Schneck parle aussi de la détresse de certaines femmes de ce milieu très privilégié de la bourgeoise du 6arrondissement de Paris, « essorées par leur genre », un milieu où le patriarcat domine.

Colombe Schneck sait aussi magnifiquement raconter sa famille, le lien qu’elle avait avec son père (Les Guerres de mon père, Stock, 2018), de la Shoah qui a touché une partie des siens (La réparation, Grasset, 2012), et de son enfance, qu’elle évoque dans son dernier livre (Mensongesau paradis, Grasset, 2023), le paradis, ce « home d’enfants », en Suisse, où, de l’âge de 6 ans à celui de 20 ans, elle a passé toutes ses vacances.

Une œuvre riche, militante, écrite dans une langue claire, simple, sans artifice.
Pierre-Pascal Bruneau

Réservations

Réservez vos places sur/ Boek je plaats op 
ou/of
en cliquant sur ce lien/ door op deze link te klikken:  RÉSERVATION

Les livres de Colombe Schneck seront disponibles à la vente. Dès après l’entretien elle les dédicacera pour vous. Les places annulées moins de vingt-quatre (24) heures avant la soirée littéraire ne pourront faire l’objet d’un remboursement. Les places annulées avant ce délai pourront être remboursées sous déduction des frais de la centrale de réservation. Les places sont nominatives et personnelles et ne peuvent être revendues.

De boeken van Colombe Schneck zullen te koop zijn. Ze zal ze direct na het interview voor je signeren. Plaatsen die minder dan vierentwintig (24) uur voor de literaire avond worden geannuleerd, worden niet terugbetaald. Plaatsen die eerder worden geannuleerd, kunnen worden terugbetaald na aftrek van de kosten van Eventbrite. Plaatsen zijn persoonlijk en mogen niet worden doorverkocht.

Museum ‘t Kromhout
Ingang Kruithuisstraat 25, 1018 WJ Amsterdam
(Tram 7 / halte Hoogte Kadijk )Programme
18h45 ouverture des portes 
19h00 début de l’entretien
20h00 fin de l’entretien et questions
20h30 à 21h30 vente des livres et dédicace
21h45 fin de l’événement

Programma
18h45 deur open 
19h00 beginnen met gesprek 
20h15 einde gesprek en vragen 
20h30 tot 21h30 signeren boeken door auteur / boekenverkoop
21.45 einde
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L’Échappée Belle Events