Une librairie française à Amsterdam
Le 9 septembre 2017 | 0 Commentaires

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la genèse de votre librairie ?
Le Temps Retrouvé est la seule libraire française d’Amsterdam qui n’en avait plus depuis de nombreuses années. Il existait bien une librairie française à La Haye mais elle a fermé en 2013. C’est en septembre 2014 que le Temps Retrouvé a ouvert ses portes. Répondant donc à une longue attente, l’accueil de la petite communauté française d’Amsterdam, qui compte environ sept mille personnes continue d’être enthousiaste. De plus, l’ouverture de la librairie a coïncidé avec l’annonce de la fermeture de la Maison Descartes, l’Institut français d’Amsterdam, qui a finalement définitivement cessé ses activités en juin 2016. Aussi, il est certain que la création d’une librairie française a permis à la communauté française, mais également aux francophones et francophiles néerlandais, de retrouver un lieu, certes beaucoup plus modeste que la Maison Descartes, où parler de littérature et de culture françaises. Nous avons de plus initié depuis deux ans l’organisation de soirées littéraires avec le soutien de l’Institut français des Pays Bas, lequel subsiste en tant qu’entité malgré la fermeture de la Maison Descartes. Nous avons ainsi reçu Claude Lanzmann, Pierre Assouline, Philippe Claudel, Fouad Laroui, Joann Sfar, Florence Aubenas et bien d’autres auteurs.

 

Comment avez-vous choisi de devenir librairie ?
Comme souvent, cela résulte des hasards de la vie et d’une conjonction de facteurs : amour de la littérature et des livres depuis toujours, décision d’abandonner mon métier d’avocat et le monde des affaires, une épouse néerlandaise et notre décision commune de venir s’installer aux Pays Bas avec nos deux filles, l’absence de librairie française à Amsterdam, et enfin le soutien technique et moral d’un ami connaissant bien le monde de l’édition et des libraires.

 

Pourriez-vous définir un profil type de vos clients ?
Nos clients sont en majeure partie constituée de français expatriés et, à cet égard, de plus en plus de jeunes couples, particulièrement depuis l’ouverture de notre espace jeunesse. Notre clientèle est aussi composée pour partie de néerlandais francophones et/ou francophiles. Il s’agit cette fois d’une clientèle plus âgée, probablement parce que d’une génération d’un temps ou l’étude du français était obligatoire jusqu’au Baccalauréat. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, le français n’étant plus imposé que pour les deux premières années de collège. Enfin pas mal de touristes français, ce probablement en raison de la situation de la librairie qui se trouve dans le centre historique d’Amsterdam.

 

Dans quel genre se spécialise votre libraire ? Ou y préférez-vous une portée plus généraliste ?
Le Temps Retrouvé est une librairie générale. Les ventes jeunesse représentent une part importante de notre chiffre d’affaires mais le gros des ventes est pour l’instant assuré par les romans et principalement les nouveautés. Nous avons ouvert un rayon bande dessinées pour adultes à la demande de certains de nos fidèles clients, mais il très tôt pour dire si c’est une bonne idée ou non.

 

Concernant la rentrée littéraire, quelle place a-t-elle dans la vie économique de votre librairie ?
Elle est importante. Nous publions pour nos 900 abonnés  une lettre mensuelle d’information pour recommander à nos clients des livres récemment publiés. Notre lettre consacrée à la rentrée littéraire est la plus attendue et la plus lue. La lettre consacrée aux prix littéraires est également très appréciée par nos abonnés.

 

Pour finir, quels sont vos coups de coeur pour cette rentrée littéraire ?
Nous avons recommandé la lecture d’une quinzaine de livres dans notre lettre consacrée à la rentrée littéraire ( à découvrir sur ce lien). Nous avons eu un vrai coup de coeur pour « Nos richesses » de Kaouther Adimi, Seuil, Cadre Rouge, et aussi pour un livre paru avant les vacances, « Les exilés du Paradis » de Brigitte Adès, Éditions Porte-parole.