Les grands prix littéraires 2017
Le 19 novembre 2017 | 0 Commentaires

Voila, la messe est dite, tous les grands prix littéraires ont été décernés.

Le jury du prix Interallié, près de deux semaines après tous les autres grands prix, a rendu son verdict en couronnant «La nostalgie de l’honneur» (Grasset),  de Van der Plaetsen, journaliste au Figaro. Ce livre, qui a également reçu le Prix Jean Giono, évoque le grand-père de l’auteur et la guerre d’Indochine.

Le grand prix de l’Académie française, premier des grands prix à exprimer son choix, avait retenu, fin septembre, le remarquable Mécaniques du chaos de Daniel Rondeau, remarquable par le style et la construction mais aussi par le rythme et l’intrigue.

Pourtant, ce sont, encore et toujours, les noirceurs et horreurs, les monstruosités et les monstres de la deuxième guerre mondiale qui fascinent auteurs et lecteurs et, manifestement aussi, les jurés des grands prix littéraires. Deux livres consacrés à cette période, deux récits, l’un sur l’histoire du nazisme et ses mécanismes et en particulier son financement et l’autre sur l’un des monstres de cette guerre,  ont ainsi été consacrés par le Goncourt et le Renaudot. Deux remarquables récits, qui puisent dans le réel et le restituent avec une vigueur peu commune, qui sans aucun doute, pour autant que ces sujets vous tentent, vous emporteront. Le Femina et le Medicis ont fait preuve d’originalité en choisissant pour l’un une enquête minutieuse d’un fait divers et pour l’autre un véritable récit d’aventures dans le monde du cinéma. Un cru de grande qualité donc cette année sans oublier l’important prix Goncourt des Lycéens décerné à l’Art de perdre d’Alice Zeniter. Pour notre part nous retiendront également, parmi les finalistes non choisis, Nos Richesses de Kaouther Adimi ou bien Le Déjeuner des barricades de Pauline Dreyfus ou encore le magnifique (mais dur) Bakhita de Véronique Olmi.


L’ordre du jour de Éric Vuillard (Actes Sud)

Eric Vuillard, qui avait déjà été finaliste de plusieurs grands prix en 2014 avec Tristesse de la terre (une histoire écornant sérieusement le mythe de Buffalo Bill) est le lauréat du Goncourt 2017.

L’ordre du jour

Eric Vuillard
Actes Sud
Date de parution : mai 2017
ISBN : 9782330078973, 160 pages, 16,00€

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« L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet. » (Note de l’éditeur)

« Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants. »Eric Vuillard

Le jury du Goncourt se compose de Bernard Pivot, président, Paule Constant, Pierre Assouline, Françoise Chandernagor, Didier Decoin, Philippe Claudel, Patrick Rambaud, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes et Eric-Emmanuel Schmitt.


La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez (Grasset)

La disparition de Josef Mengele

Olivier Guez
Grasset
Date de parution : 16 août 2017
ISBN : 9782246855873, 240 pages, 18,50€

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 Je vivais avec lui, avec ce personnage abject, d’une médiocrité abyssale. Je montais sur le ring. Je l’affrontais. Les six premiers mois, il m’arrivait de crier son nom la nuit.» Olivier Guez (Le Monde)

1949  : Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz  croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant  ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre. » (Note de l’éditeur)

Le prix Théophraste Renaudot, ou prix Renaudot, est un prix littéraire qui a été créé en 1926 par dix journalistes et critiques littéraires attendant les résultats de la délibération du jury du prix Goncourt.

Le jury du Renaudot rassemblait cette année Christian Giudicelli, Dominique Bona, Franz-Olivier Giesbert, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Jean-Noël Pancrazi, Louis Gardel, Patrick Besson, Jérôme Garcin et Frédéric Beigbeder, président cette année.


La serpe de Philippe Jaenada (Julliard)

La serpe

Philippe Jaenada
Julliard
Date de parution : 17 août 2017
ISBN : 2260029396,
648 pages,
23,00 €

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Philippe Jaenada mène à nouveau l’enquête. Vous retrouverez avec plaisir et délectation le style de narration très personnel et souvent drôle qui est la marque de fabrique de Philippe Jaenada. Cependant ce qui est formidable c’est la minutie et la précision avec laquelle il décortique et analyse les faits, s’immergeant dans les archives et pièces judiciaires. Cette minutie il en avait déjà fait preuve dans son dernier ouvrage consacré à un fait divers, tentative, réussie, de réhabilitation de Pauline Dubuisson, auteure d’un crime passionnel.

Autre crime dans « La serpe »; un matin d’octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, trois personnes sont massacrées à coups de serpe. Henri Girard, le fils de la maison, est le seul survivant.  Les preuves contre lui semblent accablantes. Pourtant, au terme d’un retentissant procès, il est acquitté et l’enquête abandonnée. Mais l’opinion publique reste convaincue de la culpabilité d’Henri Girard qui s’exile au Vénézuela. Il rentrera en France neuf ans plus tard un manuscrit sous le bras. Henri Girard est en effet l’auteur « Du Salaire de la peur  » (on se souvient de l’adaptation cinématographique de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel), écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud. Le mystère du triple assassinat du château d’Escoire est à ce jour non élucidé…
mais c’était compter sans Philippe Jaenada !
(Lettre du Temps Retrouvé, octobre 2017)

Le prix Femina a été créé en 1904 par vingt-deux collaboratrices du magazine La Vie heureuse, afin de constituer une contre-proposition au prix Goncourt qui consacrait de facto des hommes. Le prix est attribué chaque année par un jury exclusivement féminin le premier mercredi de novembre à l’hôtel de Crillon à Paris. Il récompense chaque année une œuvre de langue française écrite en prose ou en vers. Le jury du Femina  le jury du Femina se compose de Danièle Sallenave (présidente cette année), Chantal Thomas (vice-présidente cette année), Camille Laurens, Claire Gallois, Paula Jacques, Christine Jordis, Mona Ozouf, Anne-Marie Garat, Josyane Savigneau, Evelyne Bloch-Dano.


Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel (Gallimard)

Tiens ferme ta couronne

Yannick Haenel
Gallimard, Collection Blanche
Date de parution : 12 juin 2017
ISBN :9782070177875, 352 pages, 20,00€

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« Un homme a écrit un énorme scénario sur la vie de Herman Melville : The Great Melville, dont aucun producteur ne veut. Un jour, on lui procure le numéro de téléphone du grand cinéaste américain Michael Cimino, le réalisateur mythique de Voyage au bout de l’enfer et de La Porte du paradis. Une rencontre a lieu à New York : Cimino lit le manuscrit. S’ensuivent une série d’aventures rocambolesques entre le musée de la Chasse à Paris, l’île d’Ellis Island au large de New York, et un lac en Italie.  On y croise Isabelle Huppert, la déesse Diane, un dalmatien nommé Sabbat, un voisin démoniaque et deux moustachus louches ; il y a aussi une jolie thésarde, une concierge retorse et un très agressif maître d’hôtel sosie d’Emmanuel Macron. Quelle vérité scintille entre cinéma et littérature?  La comédie de notre vie cache une histoire sacrée : ce roman part à sa recherche. » (Note de l’éditeur).

Le prix Médicis a été fondé fondé par Gala Barbisan et Jean-Pierre Giraudoux le 1er avril 1958 afin de couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles dont l’auteur débute ou n’a pas encore une notoriété correspondant à son talent. Il était auparavant attribué en même temps que le prix Femina à l’hôtel de Crillon, mais est maintenant décerné deux jours plus tard au restaurant La Méditerranée situé place de l’Odéon à Paris.

Le jury du Médicis se compose de Michel Braudeau, Dominique Fernandez, Anne F. Garréta, Patrick Grainville, Frédéric Mitterrand, Christine de Rivoyre, Alain Veinstein et Anne Wiazemsky.


Mécaniques du chaos de Daniel Rondeau (Grasset)

Mécaniques du chaos

Daniel Rondeau
Grasset
Date de parution : 16 août 2017
ISBN : 9782246688310, 464 pages, 22,00€

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« Et si la fiction était le meilleur moyen pour raconter un monde où l’argent sale et le terrorisme mènent la danse  ? Ils s’appellent Grimaud, Habiba, Bruno, Rifat, Rim, Jeannette, Levent, Emma, Sami, Moussa, Harry. Ce sont nos contemporains. Otages du chaos général, comme nous. Dans un pays à bout de souffle, le nôtre, pressé de liquider à la fois le sacré et l’amour, ils se comportent souvent comme s’ils avaient perdu le secret de la vie. Chacun erre dans son existence comme en étrange pays dans son pays lui-même.

Mécaniques du chaos est un roman polyphonique d’une extraordinaire maîtrise qui se lit comme un thriller. Il nous emporte des capitales de l’Orient compliqué aux friches urbaines d’une France déboussolée, des confins du désert libyen au cœur du pouvoir parisien, dans le mouvement d’une Histoire qui ne s’arrête jamais. » (Note de l’éditeur)


Le Dossier M Tome 1 Après et pendant… de Grégoire Bouillier

Le dossier M, tome 1, après et pendant

Grégoire Bouillier
Flammarion
Date de parution : 16 août 2017
ISBN :9782081414433, 880 pages, 24,50€

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« M comme une histoire d’amour. Mais quand on a dit ça, on n’a rien dit.
Ou alors, il faut tout dire. » Grégoire Bouiller

Le prix Novembre est créé en 1989 par Michel Dennery, qui possède la société de gravure et papiers de luxe Cassegrain et assurait la dotation du prix, à hauteur declass= »nowrap »>200 000 francs (30 500 euros). Mais celui-ci démissionne du jury à la suite du couronnement de Michel Houellebecq, dont il désapprouvait l’œuvre 1.Le prix bénéficie depuis cette date du mécénat de Pierre Bergé jusqu’à son décès. Le prix dut changer de nom car l’ancien mécène l’avait déposé. Le prix Novembre devint donc le prix Décembre.

Le prix est décerné chaque année à la fin du mois d’octobre ou au début du mois de novembre. Les résultats proclamés initialement à l’hôtel Meurice puis au Lutétia. En 2014, le jury s’assemble le 6 novembre au théâtre des Champs-Élysées. Il offre 30 000 euros au lauréat — ce qui fait du prix l’un des mieux dotés de tous les prix littéraires de la rentrée.

Le jury, dont la présidence est tournante, est composé en 2017 de Laure Adler, Michel Crépu, Charles Dantzig, Cécile Guilbert, Patricia Martin, Éric Neuhoff, Dominique Noguez, Amélie Nothomb, Josyane Savigneau, Philippe Sollers et Arnaud Viviant.

 «La nostalgie de l’honneur» (Grasset), Van der Plaetsen

La nostalgie de l’honneur
Jean-René Van der Plaesten
Grasset
Date de parution : 6 septembre 2017
ISBN : 9782246813934    240 pages ,19.00 €

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« C’est un fait : notre époque n’a plus le sens de l’honneur. Et c’est pourquoi, ayant perdu le goût de l’audace et du panache, elle est parfois si ennuyeuse. Alors que le cynisme et le scepticisme progressent chaque jour dans les esprits, il m’a semblé nécessaire d’évoquer les hautes figures de quelques hommes que j’ai eu la chance de connaître et de côtoyer. Comme Athos ou Cyrano, c’étaient de très grands seigneurs. Ils avaient sauve l’honneur de notre pays en 1940. Gaulliste de la première heure, mon grand-père maternel était l’un d’entre eux. Sa vie passée à guerroyer, en Afrique, en Europe ou en Extrême-Orient, pleine de fracas et de combats épiques dont on parle encore aujourd’hui, est l’illustration d’une certaine idée de l’honneur. Qu’aurait-il pense de notre époque ? Je ne le sais que trop. C’est vers lui que je me tourne naturellement lorsqu’il m’apparaît que mes contemporains manquent par trop d’idéal. Ce héros d’hier pourrait-il, par son exemple, nous inspirer aujourd’hui ? C’est dans cet espoir, en tout cas, que j’ai eu envie, soudain, de revisiter sa grande vie. »  (Note de l’éditeur)

Le prix Interallié a été fondé le  par une trentaine de journalistes qui déjeunaient au Cercle de l’Union interalliée à Paris en attendant les délibérations des dames du jury du prix Femina. Le prix est remis au début du mois de novembre, après le prix Goncourt, au restaurant parisien Lasserre. Uniquement honorifique, ce prix ne s’accompagne d’aucune récompense d’ordre pécuniaire.

Le jury du prix Interallié, présidé par Philippe Tesson était composé cette année de  Stéphane Denis, Jacques Duquesne, Serge Lentz, Gilles Martin-Chauffier, Christophe Ono-dit-Biot, Jean-Marie Rouart, Jean-Christophe Rufin, Florian Zeller et Eric Neuhoff (à la place de Laurent Binet, qui était présent l’année dernière).

 


 

La Maison de l’Échappée Belle, jeudi 14 décembre à 19:00 heures

Le grand jeu du dictionnaire, animé par Pierre-Pascal Bruneau

Venez vous amuser et vous détendre en vous instruisant (un peu) à la Maison de l’Échappée Belle en jouant avec nous au grand jeu du Dictionnaire !

Le jeu est fort simple :

  • Chaque joueur est muni d’un dictionnaire Le Petit Robert, placé devant lui (fourni par l’Échappée Belle) prêt à être ouvert;
  • Le meneur de jeu (Pierre-Pascal Bruneau) donne un mot et à son signal les joueurs se précipitent sur leur dictionnaire pour trouver ce mot;
  • Le joueur qui a trouvé le mot donné le premier  doit dire « trouvé » et en lire immédiatement à haute et distincte voix la définition;
  • Le jeu s’arrête dès qu’un deuxième joueur a trouvé le mot;
  • Le joueur qui a trouvé le premier le mot marque deux points, le second marque un point;
  • Le jeu se joue en cinq manches avec quatre à cinq joueurs;
  • Nous procéderons par élimination, en jouant par groupe de quatre ou cinq joueurs que nous formerons le soir même, jusqu’à ce que soit sélectionné un dernier groupe de trois joueurs parmi lesquels sera désigné le lauréat du grand jeu du Dictionnaire.

Le lauréat et le candidat arrivé en second recevront un superbe prix.
Venez donc nous rejoindre le jeudi 14 décembre à 19 heures pour le grand jeu du Dictionnaire !

Prix d’une place 5 euros.
Prix pour les titulaires de la carte d' »Ami” de l’Échappée Belle, 3 euros.

Lien de réservation

La carte d’Ami de l’Échappée Belle est individuelle. Seul le titulaire peut bénéficier du tarif réduit.

Le nombre des participants étant limité à 30 personnes, merci de réserver vos places dès que possible. Les places annulées moins de 48 heures avant la soirée littéraire ne pourront faire l’objet d’un remboursement ou d’un report.

Rendez-vous donc à la Maison de L’Échappée Belle
le jeudi 14 décembre au Spiegelgracht 2a

Attention à la marche !

Pour accéder à La Maison de L’Échappée, il vous faudra descendre quelques marches, assez raides. Attention à ne pas dégringoler ce petit escalier.

L’Échappée Belle reçoit le soutien du Prins Bernhard Cultuurfonds, ainsi que de l’Institut français des Pays-Bas, de Segula Technologies, de BNP Paribas, de Groupe Renault et de KZ 529 BV.