Les voies du goncourt sont impénétrables !
Le 7 octobre 2015 | 0 Commentaires

Critiques, lecteurs, éditeurs, libraires, tous s’attendaient à voir “La septième fonction du langage”, le réjouissant et loufoque livre de Laurent Binet, caracoler en tête de liste du Goncourt. Eh bien non, cette érudite attaque, menée tambour battant, de nos grands penseurs et intellectuels est restée à la porte place Gaillon. Point de Drouant pour Monsieur Binet. Victime de conflits germanopratins? Déboulonnage irrévérencieux des statues des commandeurs Barthes et Foucault (Bourdieu échappe à l’offensive) mal vécu par nos académiciens? Mais enfin le livre a déjà obtenu le prix FNAC et est en lice pour d’autres prix, dont le Renaudot (s’il l’obtient, Monsieur Binet ira tout de même chez Drouant, ce que nous lui souhaitons vivement, les deux prix étant décernés en ces augustes lieux!).

Admettons, mais n’avoir pas retenu “Profession du père” de Sorg Chalondon, c’est incompréhensible. Quel livre! Comment ne pas penser au terrifiant et pathétique père militaire de “American beauty”, l’imagination et la mégalomanie en plus, à Kafka pour l’humour, la précision percutante du style et l’image écrasante du père. Complexité des liens, la violence est-elle exclusive d’amour? Paranoïa et mégalomanie sont-elles plus dangereuses qu’une mère démissionnaire?

Evidemment sélectionné pour presque tous les prix littéraires, précipitez vous pour lire “Les prépondérants” le formidable livre de Hédi Kaddour. Quel roman, quel sens du récit, jusque dans le mot prépondérant qui prend ici tout son poids, un mot dur, impitoyable. Une histoire de domination, choc de deux civilisations, deux cultures, à lire impérativement.

Et puis la pépite, le livre de Christophe Boltanski, journaliste au Nouvel Observateur, “La Cache”. Nous sommes bien sûr, tous particulièrement sensibles à ces récits où des êtres traqués tentent d’échapper à la barbarie nazie. Histoire vraie de son grand-père qui vivra reclus, caché, vingt mois dans cet hôtel particulier de la rue de Grenelle. Nous avions été terrifiés et captivés par son récit “Minerais de sang” sur les enfants qui plongent sous la terre dans des conditions effroyables pour aller chercher le minerai qui sert à fabriquer l’étain. Cette fois, Christophe Boltanski nous fait partager l’intimité de sa famille. Il décrit avec une grande délicatesse et un charme rare, un mode de vie qui n’est certainement pas étranger à la grande créativité des Boltanski, qu’ils soient sociologue, plasticien ou écrivain. C’est aussi la peur et les angoisses d’une famille hors norme, fascinante mais finalement dans ces instants semblable à toute autre.

VIENT DE PARAÎTRE

EVÉNEMENT!

Parution du livre de Harper Lee “Va et poste une sentinelle”. Ce livre a été écrit il y a plus de 50 ans, avant le livre qui a rendu célèbre Harper Lee, “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”. Considéré comme perdu, le manuscrit  a été retrouvé dans un coffre de Monroeville aux Etats Unis en 2011.

“Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père, Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle croit s’être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit… Chronique douce-amère de l’adieu à l’enfance, entre tendresse et férocité, espoir et désenchantement, révolte et révélations, Va et poste une sentinelle est le deuxième roman de l’auteur de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur mais fut écrit avant son livre culte, prix Pulitzer en 1961. Si sa publication constitue aujourd’hui un événement majeur, ce n’est pas seulement parce qu’il aura fallu attendre plus d’un demi siècle pour connaître son existence, ni parce qu’il a d’ores et déjà battu tous les records de ventes (plus d’1,1 million d’exemplaires en une semaine lors de sa parution aux États-Unis), mais aussi, et surtout, parce qu’il s’agit d’un grand livre, puissant, émouvant, dérangeant : un troublant miroir tendu à un monde qui, malgré le passage du temps, nous parle toujours du nôtre.”       (source:  http://www.grasset.fr/va-et-poste-une-sentinelle-9782246858683)

Une étrange affaire par Nelly Kaprielian pour les Inrockuptibles:

“Depuis ne tirez pas sur l’oiseau moqueur en 1960 (prix Pulitzer 1961), succès international aux 30 millions d’exemplaires écoulés, l’écrivaine n’a plus rien publié, et refusait systématiquement de donner des interviews, se murant dans sa maison de Monroeville en Alabama avec sa sœur avocate, Alice. La nouvelle, en janvier dernier, de la publication d’un nouveau roman de Lee fut un événement, vite doublé d’une polémique : Alice, qui protégeait Harper, avait confié en 2011 que sa sœur, affaiblie par l’âge (elle est née en 1926), serait capable de signer n’importe quel document. C’est, étrangement, juste après la mort d’Alice en automne 2014, que l’avocate d’Harper Lee, Tonja Carter, déclarait avoir retrouvé un manuscrit inédit et avoir reçu l’accord de Lee pour le publier.”

LES SOIRÉES LITTÉRAIRES DU 529

VENDREDI 26 JUIN 2015

Succès pour la première édition des Soirées Littéraires du 529!

Le succès était, il est vrai, assuré avec Fouad Laouri pour Parrain de nos soirées littéraires. Sa faconde, son grand talent de conteur, mais aussi sa capacité à nous faire réfléchir avec humour, sur ces sujets graves et difficiles nous ont tous séduits et enchantés.

VENDREDI 2 OCTOBRE 2015

Attrait confirmé des français et francophones de se retrouver pour déguster de bons vins et produits français et rencontrer un écrivain de langue française.

Pour sa deuxième soirée littéraire, la Librairie Française «Le Temps Retrouvé» a eu le plaisir de recevoir, le 2 octobre 2015, Michel Moutot qui nous a tout de suite conquis en nous contant de belles et tristes histoires du 11 septembre et en nous parlant des fascinants et austères indiens Mohawks (oui ils ont le vertige comme nous mais ils le dominent!).

Michel Moutot correspondant de guerre, Ukraine, Syrie, Bosnie, Liban nous a fait partager ses émotions et ses craintes sur le terrorisme, dont il est un des meilleurs spécialistes. Bref un vrai romancier avec une grande passion pour son métier de journaliste. La soirée a passée si vite et l’on serait pourtant resté longtemps à l’écouter !

VENDREDI 4 DÉCEMBRE 2015

La troisième soirée littéraire sera consacrée au bilinguisme. Nous recevrons Marinella Orioni, ancien professeur à l’Institut Néerlandais à Paris, qui nous parlera, en français, de son livre “Meertalig Opvoeden”. Une passionnante étude pleine d’enseignement notamment sur la façon dont les parents doivent se comporter vis à vis de leur enfant et comment résoudre les difficultés de communication et les éventuels conflits.

Christine Souilhac, professeur de français à l’International School of Amsterdam et Pierre-Pascal Bruneau, interrogeront Marinella Orioni sur son livre et animeront un débat sur les questions que se posent les parents d’enfants bilingues.

VENDREDI 29 JANVIER 2016

Nous recevrons Félicie Dubois pour son livre “Une histoire de Jane Bowles”. Paul est le plus célèbre du couple Bowles. Connu pour ses romans dont “Un thé au Sahara”, d’abord compositeur, puis écrivain, traducteur, adaptateur, mondain, Paul Bowles est un travailleur infatigable. Jane est beaucoup plus fragile, rongée par le doute mais d’une énergie et d’une fantaisie sans limite.

Félicie Dubois, auteure de plusieurs romans, essais et livres dont un consacré à Tennessee Williams, nous fait découvrir une femme, un couple, hors du commun. Jane Bowles est l’auteur d’un livre “Two serious ladies” (“Deux femmes sérieuses”), de plusieurs nouvelles et d’une pièce de théatre. Considérée par Tennessee Williams comme un des plus grands auteurs américains, Jane Bowles, comme Oscar Wilde, aura mis son génie dans sa vie, magnifiquement romancée et contée par ces “Deux femmes sérieuses”.

PRIX LITTÉRAIRES

ACADÉMIE FRANCAISE, ANNONCÉ LE 29 OCTOBRE

La Commission du Grand Prix du roman de l’Académie française a retenu trois titres pour sa deuxième et ultime sélection.

Deuxième sélection:

– Ce cœur changeant, Agnès Desarthe, l’Olivier,

– Les Prépondérants, Hédi Kaddour, Gallimard,

– 2084: la fin du monde, Boualem Sansal, Gallimard.

PRIX DÉCEMBRE, ANNONCÉ LE 2 NOVEMBRE

Le jury du prix Décembre 2015 se compose de Josyane Savigneau, présidente et journaliste au Monde, Laure Adler, Pierre Bergé, Michel Crépu, Charles Dantzig, Cécile Guilbert, Patricia Martin, Eric Neuhoff, Dominique Noguez, Amélie Nothomb, Philippe Sollers et Arnaud Viviant.

Première sélection:

– Pierre Adrian, La Piste Pasolini, éditions des Equateurs,

– Christine Angot, Un amour impossible, Flammarion,

– Jean-Michel Delacomptée, Adieu Montaigne, Fayard,

– Michaël Ferrier, Mémoires d’Outre-mer, Gallimard,

– Stéphanie Hochet, Un nom anglais, Rivages,

– Jérôme Leroy, Jugan, La Table ronde,

– Simon Liberati, Eva, Stock, Laure Murat, Flaubert à La Motte-Picquet, Flammarion,

– William Marx, La Haine de la littérature,

– Minuit, Judith Perrignon,

– Victor Hugo vient de mourir, L’Iconoclaste,

– Patrick Roegiers, L’Autre Simenon, Grasset,

– Sébastien Rutés et Juan Hernandez Luna, Monarques, Albin Michel,

– Monica Sabolo, Crans-Montana, JC Lattès et Gilles Sebhan,

– Retour à Duvert, Le Dilettante.

RENAUDOT, ANNONCÉ LE 3 NOVEMBRE

Le prix Théophraste Renaudot ou prix Renaudot, est un prix littéraire qui a été créé en 1926 par dix journalistes et critiques littéraires, attendant les résultats de la délibération du jury du prix Goncourt. Le jury du prix Renaudot est composé de Christian Giudicelli, Dominique Bona, Franz-Olivier Giesbert, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Jean-Noël Pancrazi, Louis Gardel, Patrick Besson, Jérôme Garcin, et Frédéric Beigbeder.

La seconde sélection du Renaudot annoncée le 6 octobre comprend 9 titres (18 dans la première). Charles Dantzig, Eric Holder et Simon Liberati, ont disparu, ainsi que 2084 de Boualem Sansal.

Deuxième sélection:

– L’Eté contraire, Yves Bichet, Mercure de France,

– La Septième fonction du langage, Laurent Binet, Grasset,

– La Cache, Christophe Boltanski, Stock,

– Ce coeur changeant, Agnès Desarthe, l’Olivier,

– Ann, Fabrice Guénier, Gallimard,

– La Petite femelle, Philippe Jaenada, Julliard,

– Adieu aux espadrilles, Arnaud Le Guern, Le Rocher,

– D’après une histoire vraie, Delphine de Vigan, JC Lattès,

– Juste avant l’oubli, Alice Zeniter, Flammarion.

GONCOURT, ANNONCÉ LE 3 NOVEMBRE

Le jury se compose de Bernard Pivot, président, Paule Constant, Pierre Assouline, Régis Debray, Françoise Chandernagor, Didier Decoin, Edmonde Charles-Roux, Philippe Claudel, Patrick Rambaud et Tahar Ben Jelloun.

La prochaine sélection sera établie le 27 octobre et le lauréat sera annoncé le mardi 3 novembre.

Deuxième sélection:

– Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L.,

– Mathias Enard, Boussole, Actes Sud,

– Hédi Kaddour, Les Prépondérants, Gallimard,

– Simon Liberati, Eva Stock,

– Alain Mabanckou, Petit piment Seuil,

– Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, Stock,

– Thomas B. Reverdy, Il était une ville, Flammarion,

– Boualem Sansal, 2084: la fin du monde, Gallimard.

FEMINA, ANNONCÉ LE 4 NOVEMBRE

Le prix Femina est un prix littéraire français, créé en 1904 par vingt-deux collaboratrices du magazine La Vie Heureuse, sous la direction de la poétesse Anna de Noailles afin de constituer une contre proposition au prix Goncourt qui consacrait de facto des hommes. Le prix est attribué chaque année le premier mercredi de novembre à l’hôtel de Crillon, Paris. Il récompense chaque année une œuvre de langue française écrite en prose ou en poésie.”

Le jury du Fémina,  exclusivement féminin, comporte douze membres, dont les romancières Virginie Despentes et Évelyne Bloch-Dano, qui siègent aux cotés de Camille Laurens, Diane de Margerie, Paula Jacques, Danielle Sallenave et Chantal Thomas. (source Wikipédia)

Christine Angot, Laurent Binet, Charles Dantzig et Mathias Enard ne figurent plus dans la deuxième sélection du prix Femina.

Dernière sélection:

– Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L.

– Christophe Boltanski, la Cache, Stock,

– Brigitte Giraud, Nous serons des héros, Stock,

– Hédi Kaddour, les Prépondérants, Gallimard,

– Cherif Majdalani, Villa des femmes, Seuil,

– Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir, L’Iconoclaste,

– Boualem Sansal, 2084: la fin du monde, Gallimard.

INTERALLIÉ, ANNONCÉ LE 5 NOVEMBRE

Traditionnellement décerné aux écrivains journalistes. Troisième et dernière sélection le 4 novembre.

Deuxième sélection:

– Echapper, Lionel Duroy, Julliard,

– 2084 : la fin du monde, Boualem Sansal, Gallimard,

– L’amour à trois, Olivier Poivre d’Arvor, Grasset et Fasquelle,

– Histoire de l’amour et de la haine, Charles Dantzig, Grasset et Fasquelle,

– La septième fonction du langage, Laurent Binet, Grasset et Fasquelle,

– Place Colette, Nathalie Rheims, Editions Léo Scheer ,

– Vingt-quatre heures pour convaincre une femme, Philippe Lacoche, Editions Ecriture.

MEDICIS, ANNONCÉ LE 6 NOVEMBRE

Onze romans français à concourir pour le Prix Médicis. La troisième et dernière liste sera publiée le 28 octobre.

Deuxième sélection:

– Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L.,

– Christophe Boltanski, La cache, Stock,

– Charles Dantzig, Histoire de l’amour et de la haine, Grasset,

– Maryline Desbiolles, Le beau temps, Seuil,

– Sophie Divry, Quand le diable sortit de la salle de bain, Notabilia,

– Hédi Kaddour, Les prépondérants, Gallimard.

FLORE, ANNONCÉ LE 10 NOVEMBRE

Fondé en 1994 par Frédéric Beigbeder – avec un certain parallélisme vis-à-vis du prix des Deux Magots « voisin »–, il récompense un jeune auteur au talent jugé prometteur par un jury de journalistes. Il est décerné au mois de novembre de chaque année au café germanopratin, le Café de Flore.

Le lauréat reçoit, outre une récompense pécuniaire de 6.150 euros, le droit de consommer chaque jour pendant un an au Café de Flore un Pouilly-Fumé dans un verre gravé à son nom. Le jury du prix de Flore est composé de : Frédéric Beigbeder (fondateur), Carole Chrétiennot, Michèle Fitoussi, Jean-Pierre Saccani, Manuel Carcassonne, Philippe Vandel, Jacques Braunstein, Jean-René Van Der Plaesten, Arnaud Viviant, François Reynaert, Bertrand de Saint-Vincent et Christophe Tison.” (source Wikipédia)

Deuxième sélection:

– Laurent Binet, La septième fonction du langage, Grasset,

– Pierre Ducrozet, Eroica, Grasset,

– Emilie Frèche, Un homme dangereux, Stock,

– Jean-Pierre Montal, Les années Foch, PG de Roux,

– Jean-Noël Orengo, La fleur du capital, Grasset,

– Daniel Parokia, Avant de rejoindre le grand soleil, Buchet-Chastel.