
De Arthur Schnitzler
Ces mots qui nous font et nous défont, dits, oubliés puis retrouvés, ce sont aussi ces poèmes oubliés qu’un sage et doux vieillard avait composés du temps de la « Jeune Vienne ». Arthur Schnitzler, dans « Gloire tardive « , aux éditions P.O.L, un court roman inédit retrouvé parmi ses archives sauvées des autodafés nazis grâce à l’intervention du consul britannique à Vienne. Rencontre d’un homme glissant lentement dans une vieillesse morne mais paisible avec un groupe de jeunes viennois qui tous semblent vénérer ce poète oublié qui a publié il y a bien longtemps « Promenades » un recueil de poèmes dont le roman ne nous dira rien ou presque. Ces artistes, véritable bande d’hurluberlus, en mal de public et d’emploi, emportent notre poète dans un tourbillon qui lui fait croire brièvement à une reconnaissance, bien tardive, de son talent. Nous voila plongés dans le Vienne des cafés littéraires et des brasseries enfumées où les journaux se passent de mains en mains et où l’on boit beaucoup en déclamant poèmes et vérités fortes. Magnifique langue de Schnitzer, langoureuse et rythmée comme une sonate de Mozart ou un quintette de Schubert.
(La Lettre du Temps Retrouvé, mars 2016)
« Edouard Saxberger, un vieux fonctionnaire à l’existence routinière, trouve un soir en rentrant
chez lui un jeune homme qui l’attend. Il se dit poète et prétend avoir déniché un vieux livre
écrit par Saxberger des décennies auparavant. Il brûlait d’envie de faire la connaissance de
celui qu’il considère comme un Maître.
Saxberger, qui a presque oublié qu’il a un peu écrit dans sa lointaine jeunesse, est surpris, puis
amusé. Et même flatté quand le jeune homme l’invite à le rejoindre un soir dans un des
Kaffeehäuser de Vienne où se réunissent régulièrement ses amis, un cercle de jeunes poètes
qui porte le joli nom de Begeisterung (Enthousiasme). Le vieux monsieur est accueilli avec
respect et admiration et ne peut bientôt plus se passer de cette ambiance. À ses risques et
périls.
Ce retour de jeunesse chez un vieillard n’est pas sans rappeler La Mort à Venise de Thomas
Mann. Schnitzler analyse avec finesse et indulgence la tentation dangereuse de rajeunir, et son
trop prévisible échec. Et il épingle au passage un milieu littéraire où règnent de jeunes
ambitieux sans grand talent, mais fort habiles à assurer ce que nous appellerions aujourd’hui
leur communication.
Inédit en Allemagne jusqu’en 2014, la parution de ce roman est un événement salué par
la critique. »
(Source : site Albin Michel)
ISBN: 9782226317339
Éditeur: Albin Michel
Date de publication: 3 février 2015
Nombre de pages: 150
Inédit en Allemagne jusqu’en 2014, la parution de ce roman est un événement salué par la critique. (Source : site Albin Michel)