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Joris-Karl Huysmans
1848

Joris-Karl Huysmans , nom de plume de Charles Marie Georges Huysmans, est un écrivain et critique d’art français, né le  à Paris et mort dans la même ville le 

En publiant À rebours en 1884, Huysmans rompt brutalement avec l’esthétique naturaliste. Les « tendances vers l’artifice » de son héros, Jean des Esseintes, son rejet de la modernité, ses goûts décadents, ses manières de dandy excentrique et ses caprices d’esthète enthousiasmeront les lecteurs et en particulier la « jeunesse artiste » qui se reconnut dans l’esthétique fin de siècle créée par Huysmans, lequel avait su faire la synthèse des influences morbides de Charles Baudelaire ou d’Edgar Poe, des propensions au rêve exprimées par les poèmes de Stéphane Mallarmé ou les tableaux de Gustave Moreau, et du réalisme exigeant des œuvres de la littérature latine de l’époque de la décadence romaine.

À rebours reste une œuvre à part dans l’histoire de la littérature et une expérience romanesque jamais réitérée par son auteur. C’est un roman total intégrant au cœur de la narration romanesque des réflexions sur l’art et la littérature, qui, suivant la pensée de Pascal, s’affirme nécessairement contre le goût des multitudes (« d’incompréhensibles succès lui avaient à jamais gâté des tableaux et des livres chers ; devant l’approbation des suffrages, il finissait par leur découvrir d’imperceptibles tares et il les rejetait, se demandant si son flair ne s’appointait pas, ne se dupait point »). Le livre fait aussi étalage du cynisme de Huysmans (« Fais aux autres ce que tu ne veux pas qu’ils te fassent ; avec cette maxime tu iras loin »). C’est le château de Lourps que lui avait fait découvrir son ami Louis Félix Bescherer qui sert de cadre à l’ouverture du roman.

En cherchant à ouvrir, par ce roman, une voie nouvelle dans la littérature pour échapper à l’impasse du naturalisme, Huysmans en vient à s’interroger personnellement sur la question de la foi. En effet, le roman se terminait sur ces mots :

« Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l’incrédule qui voudrait croire, du forçat de la vie qui s’embarque seul, dans la nuit, sous un firmament que n’éclairent plus les consolants fanaux du vieil espoir ! » (Source Wikipedia)

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