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Bowles Jane
1917

JANE BOWLES: UNE COURTE BIOGRAPHIE de Millicent Dillon (Adaptation française: Claude Nathalie Thomas)

Jane Bowles: 22 février 1917 ― 4 mai 1973

Les oeuvres complètes de Jane Bowles ne comprennent qu’un roman, une pièce, et un recueil de nouvelles. Pourtant le critique John Ashbery a dit d’elle: « On peut espérer qu’elle sera reconnue pour ce qu’elle est, c’est-à-dire l’un des auteurs de fiction les plus remarquables de l’époque moderne et quelle que soit la langue considérée. » Tennessee Williams l’a traité d’écrivain le plus sous-estimé de toute la littérature américaine. Durant sa vie et même depuis sa mort en 1973, on a vu en elle un écrivain pour écrivains, peu connue du grand public mais qui a suscité un groupe fidèle de lecteurs passionnés.

Elle est née a New York, le 22 février 1917, fille de Sidney Auer et de Claire Stajer Auer. Elle a passé son enfance à Woodmere sur la presqu’île de Long Island. A la mort de son père en 1930, Jane et sa mère sont retournées à Manhattan. Durant son adolescence elle a contracté une tuberculose osseuse du genou. Sa mère l’a emmenée en Suisse où elle est restée allongée en traction pendant de nombreux mois dans un sanatorium à Leysin. Pendent cette période, elle s’est découvert un amour intense de la littérature et une série également intense d’obsessions et d’angoisses. À son retour dans la ville de New York, elle s’est lancée dans une tentative d’écriture romanesque et dans les aventures sexuelles avec des partenaires des deux sexes, mais surtout des femmes.

En 1937, elle fit la connaissance de Paul Bowles, et l’année suivante ils se marièrent et partirent en lune de miel en Amérique Centrale. Par la suite elle y situa en partie son roman Deux Dames sérieuses. Le couple Bowles continua son voyage vers Paris où Jane se mit à écrire tout en visitant régulièrement des bars de lesbiennes. La vie commune du couple dura environ un an et demi mais ensuite, ils vécurent des vies sexuelles séparées tout en restant mariés. Après êtres rentrés à New York en 1938, les Bowles se dirigèrent vers le Mexique. Jane y poursuivit son travail de romancière et fit la rencontre de Helvetia Perkins avec qui elle allait entretenir une liaison amoureuse.

Le roman Deux Dames sérieuses fut publié en 1943. En majeure partie, la critique demeura perplexe et peu élogieuse. Au bout de peu de temps, Paul qui avait collaboré à la mise en forme de Deux Dames sérieuses se remit à écrire et composa lui-même une série de nouvelles qui furent immédiatement publiées et éveillèrent un écho très favorable. Jane, après avoir publié quelques nouvelles, commença un roman, mais fut bientôt saisie par une angoisse paralysante devant son travail. En 1947 Paul partit au Maroc pour y travailler à son roman Un Thé au Sahara. Jane l’y rejoignit l’année suivante. Elle continua de lutter pour arriver à écrire et publia plusieurs nouvelles dont son chef d’œuvre Camp Cataract. Elle y commença également une pièce In the Summer House traduite plus tard sous le titre Sa Maison d’été. A Tanger, ville où demeurait le couple, Jane s’éprit d’une paysanne marocaine, Cherifa.

Sa Maison d’été fut montée à Broadway en 1953 et reçut un accueil mitigé. Jane repartit pour Tanger et poursuivit ses efforts en vue d’écrire un roman, mais son attention était accaparée par sa liaison avec Cherifa, ses aventures avec d’autres femmes et aussi par une vie mondaine et des sorties au cours desquelles elle buvait plus que de raison.

En 1957 elle fut victime d’une grave attaque cérébrale qui affecta sa vue et ses facultés d’imagination. Pourtant, elle a nous a laissé d’innombrables cahiers qui témoignent du fait qu’elle essayait toujours d’écrire. Son état empira et après de nombreuses hospitalisations en Angleterre, à New York et en Espagne, à Malaga, elle fut obligée de rester en permanence à la clinique Los Angeles à Malaga où elle mourut en 1973.

Cependant il faudrait bien noter qu’en dépit de ce parcours tragique, sa personnalité captiva un grand nombre de gens par son esprit brillant, son humour et sa faculté de faire et de dire ce à quoi on ne s’attendait pas. Elle était elle-même tout aussi étonnante que son œuvre, passant sans transition de préoccupations mystiques à la drôlerie la plus intense.

Le droit d’auteur―Copyright © 2006, Claude Nathalie Thomas

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