Les éditions Stock
Le 7 décembre 2016 | 0 Commentaires

Les éditions Stock sont une maison d’édition française, filiale de Hachette Livre, qui appartient au groupe Lagardère.

Les origines de la maison Stock remontent, en principe2, à 1708  : André Cailleau ouvre à Paris une librairie, auquel succède en 1753 son gendre Nicolas-Bonaventure Duchesne (~1711-1765) qui édite alors Restif de la Bretonne, Voltaire et Rousseau, entre autres. Sa maison d’édition s’appelait « Au Temple du goût » et était située rue Saint-Jacques. Sa veuve, Marie-Antoinette Cailleau, dite « la veuve Duchesne » prend la succession jusqu’à sa mort en 1793. Elle réédita sous sa marque tout le théâtre classique français et agrandît considérablement l’entreprise. Son fils, Jean-Nicolas (1757-1845) continue de développer l’affaire jusqu’au milieu des années 1820. « Au Temple du goût » périclitait quand son fonds fut racheté par Jean-Nicolas Barba, installé depuis 1791 au Palais-Royal et qui s’était spécialisé dans l’édition de mélodrames en vogue. Il céda son fonds à Christophe Tesse en 1839. La crise économique qui frappe les dernières années louis-phillipardes met en difficulté Tesse qui finit par transmettre son affaire à son frère Nicolas, lequel se maria à Anne Stock, originaire de Metz et tante de Pierre-Victor Stock (1861-1943). L’affaire, trop spécialisée dans le théâtre, ne parvenait pas vraiment à décoller. En 1877, Joseph Tesse, le fils d’Anne, meurt, obligeant celle-ci à appeler Pierre-Victor à la rescousse. Pierre-Victor était un grand sportif, champion d’aviron, assez mondain et noctambule. En quelques années, il fit ses preuves et Anne le confirma au poste de directeur-adjoint en 1885. Il faut dire qu’en dix ans, Pierre-Victor avait réussi à tripler la valeur du fonds, s’ouvrant au théâtre bourgeois, aux monologues du fameux Coquelin Cadet, etc. En mars 1896, il racheta la totalité du fonds de la boutique du Palais-Royal.

Jusqu’en 1921, date de sa faillite, P-V. Stock alimente la chronique : en 1889, il édite Sous-offs de Lucien Descaves qui lui valut un retentissant procès. Il s’illustre pendant l’affaire Dreyfus en éditant de nombreux essais sur le sujet, notamment le livre de Bernard Lazare, Une erreur judiciaire, ainsi que les Lettres d’un innocent d’Alfred Dreyfus et les témoignages décisifs de Georges Clemenceau. Dans son ouvrage Mémorandum d’un éditeur3, Pierre-Victor Stock estime avoir publié 150 ouvrages en rapport avec l’affaire Dreyfus. Il édita aussi Joris-Karl Huysmans, le sulfureux Georges Darien, Paul Adam, Léon Bloy, ainsi que de nombreux auteurs proches du mouvement anarchiste comme Bakounine, Kropotkine, etc. En 1900, il rachète son concurrent Albert Savine (1859-1927), réputé pour son antisémitisme, ses éditions d’Ibsen et sa collection « Bibliothèque cosmopolite », matrice du futur « Cabinet cosmopolite », l’une des collections les plus prestigieuses de la maison Stock jusqu’à nos jours. Cette même année eut lieu l’incendie de la Comédie-Française qui détruisit la librairie Stock. En 1905, une boutique ouvre au 55 rue Saint-Honoré4, juste en face du théâtre reconstruit.

Les difficultés juridiques et financières conduisent la maison d’édition à la faillite en 1921. Elle est rachetée aux enchères par Maurice Delamain, Jacques Chardonne (alias Jacques Boutelleau) — les anciens associés de Pierre-Victor — et quelques amis5, qui la renomment Delamain, Boutelleau et Cie — Librairie Stock et ouvre un bureau 7 rue du Vieux-Colombier. La nouvelle équipe se tourne vers le domaine étranger : Erich Maria Remarque, Vicki Baum, Pearl Buck comptent parmi les best-sellers de la maison durant l’entre-deux guerre. En 1930, le prix Goncourt est attribué à Malaisie d’Henri Fauconnier. À la Libération, Jacques Chardonne reçoit un blâme de la profession pour ses activités durant la guerre. Depuis 1942, le jeune André Bay (1916-2013)6 tentait de diriger la structure, bientôt rejoint par Maurice Delamain7 qui en devient président. En 1961, les associés revendent les éditions Stock à Hachette, qui en fait une filiale du groupe.

Christian de Bartillat fut directeur de Stock dans les années 1960 et 1970. Le département Stock 2 fut créé en 1973 par Jean-Claude Barreau et Betty Mialet, laquelle le dirigea jusqu’en 1983. Jean Rosenthal et Bernard Barraultdirigèrent les Éditions Stock après le départ de Christian de Bartillat et jusqu’à l’arrivée d’Alain Carrière (1983-1991), puis ce fut Claude Durand, puis Jean-Marc Roberts en 19988, jusqu’à son décès : Jean-Marc Roberts meurt le 25 mars 2013 à 58 ans, des suites d’un cancer9.

L’éditeur (jusqu’alors aux éditions Grasset) Manuel Carcassonne est nommé directeur des éditions Stock en avril 201310.

 

Source : Wikipédia